Changer de lunettes

L'éternelle promesse d'un monde meilleur

11 Jan 2020

Souvent, où que l’on soit, qui que l’on soit, une petite voix pénètre insidieusement dans nos esprits pour nous dire « Certes, j’ai tous les éléments pour être satisfait de ma vie, mais je préférerai avoir une vie différente, je serai plus heureux si j’avais une vie différente ». 

Avec le temps qui passe et les années d’expérience, j’ai appris à me méfier de cette petit voix qui dit « si c’était différent, alors ça irait mieux ». J’ai appris à reconnaître en cette voix un autre message. Cet autre message que cette voix transmet est celui de me dire que ce n’est peut-être pas le monde qui ne tourne pas suffisamment rond autour de moi, que c’est peut-être en fait moi qui ne voit pas le monde tourner dans le bon sens. 

Notre responsabilité

J’ai toujours été intimement convaincue que quoi que l’on fasse, nous sommes les acteurs de notre propre vie. Le simple fait d’être insatisfait de son quotidien ou de son état d’être à un moment donné est finalement un signe que l’on s’est résigné à ne plus être acteur de sa vie. Et ça, se dire que je ne suis plus actrice de ma vie, cela me dérange ; cette attitude fondamentale qui m’anime a été fortement influencée et confirmée par le stoïcisme et les principes de vie de Marc-Aurèle [citation], mais à l’origine elle se basait sur un constat rapide : il serait totalement absurde que je sois sur cette terre sans avoir le pouvoir d’agir sur ma vie ! C’est donc que si je suis sur cette terre, c’est que j’ai le pouvoir d’agir sur ma vie. Tout se passe comme si j’avais deux paires de lunettes qui me permettaient de voir le monde différemment : la première me montre un monde où je ne vois que les éléments sur lesquels je peux agir (mes émotions, mes décisions, mes actions,..), la seconde paire de lunettes me montre les éléments sur lesquels je n’ai pas le pouvoir d’agir (l’attitude des personnes qui m’entourent, les événements qui m’arrivent, ce qui se passe dans le monde..).

Une fois cette intime conviction établie, il ne reste plus qu’à faire le plus dur : adapter les paroles que ma petite voix intérieure déverse en permanence dans mes oreilles pour que ces paroles (mes pensées) soient en accord avec cette conviction d’être actrice de ma propre vie. C’est donc pour cela que lorsque ma petite voix me dit qu’il faudrait que des éléments extérieurs à moi changent pour que je me sente mieux, je l’écoute et rebondis en me demandant en retour si je n’ai pas simplement mis les mauvaises lunettes. 

Un peu plus d’observation de soi

Cette première étape de savoir que l’on peut changer de lunettes, puis l’étape de remarquer à quel moment on est en train de porter les mauvaises lunettes demandent un petit entraînement, comme une sorte de jeu avec soi-même : remarquer à quels moments on change de paire de lunettes est révélateur de processus internes qui se répètent souvent d’un jour à l’autre (ma mauvaise paire de lunettes se substitue à la bonne vers 19h chaque jour !). Pour mieux observer, avoir à portée de main un petit calepin pour consigner les moments où cela arrive s’avère particulièrement pratique ! Et je vous promets, à force de simplement observer les moments où ces lunettes s’imposent ou apparaissent sans que vous ne les ayez convoquées, vous allez naturellement vous sentir bien plus satisfait, au quotidien.


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